Test | Project Gotham Racing 3 : plein les yeux
20 févr. 2006

Testé par sur
Project Gotham Racing 3

Bizzarre Creation signe la suite de son jeu de course sur la nouvelle console de Microsoft. Les jeux de grosses cylindrées sont souvent synonyme de prouesses technologiques et aussi d'impatience chez les joueurs en mal de vitesse virtuelle. Project Gotham Racing 3 marque-t-il comme l'a fait l'épisode précédent en son temps ? Réponse dans ce test.

Le jeu qui commence bien

Project Gotham Racing 3 incarne t-il la démonstration technologique que tout le monde attendait ? Pour le savoir, glissons la galette dans le ventre de la Xbox 360. Cela commence par une séduisante vidéo d'introduction. Elle donne un aperçu des différentes villes que l'on va pouvoir traverser à tombeau ouvert au volant de monstres mécaniques. Ils offrent un spectacle pyrotechnique d'effets de lumière qui se reflétent sur leurs carrosseries rutilantes. Les voitures modélisées à la perfection laissent entrevoir leurs marques prestigieuses telles que Lotus ou Lamborghini. Un magnifique flou de caméra et des effets d'éblouissement viennent agrémenter la sensation de vitesse de la cinématique. Alors, on se dit que c'est bien joli mais des vidéos de voitures qui foncent, c'est du "déjà vu". On parcourt les menus. On lance le jeu. Ô stupeur, ce n'était pas une vidéo !

Une belle technologie

Comme le port salut, c'est écrit dessus

Dès la première seconde, c'est le décrochage de mâchoire. Magnifique, grandiose, éblouissant, les qualificatifs manquent pour décrire la beauté de l'image. Les véhicules, les décors, et même les spectateurs habituellement plats comme des limandes sont d'une modélisation sans défaut. Abasourdi par une telle débauche de polygones, on reprend ses esprits et on appuie sur la gâchette pour parcourir le reste du circuit. On passe sous un tunnel dans lequel notre vision s'assombrit brutalement. Lancé à plus de 300km/h, on ressort très vite à la lumière du jour. Et là, c'est la fracture rétinienne : la technologie HDR "High Dynamic Range" permet d'obtenir un effet d'éblouissement incroyable, du jamais vu et aussi du "je ne vois plus". Et là, c'est la fracture bolidienne. Lancé à plus de 300Km/h dans un mur, ça fait forcément des dégâts. Les développeurs ont implémenté la feature si difficile à obtenir auprès des licences de constructeurs automobile : les sacro-saintes déformations du châssis. Celles-ci restent minimes, rétroviseurs arrachés, capot froissé et portières légèrement éraflées, mais elles font tout de même plaisir à voir.

Une belle variété

Rarissime, une vue intérieur jouable !

Le plaisir de voir sera à son comble grâce à l'option Gotham TV qui permet de suivre en direct les courses disputées sur le Xbox Live par les meilleurs pilotes de salon du monde. Outre le plaisir des yeux, la variété des options de jeu est impressionnante. En effet, deux type de parcours son proposés. Une carrière en ligne qui permet d'affronter d'autres fondus de l'asphalte brûlant et une carrière solo qui permet d'apprendre le maniement des engins de courses. Dans cette partie solo, une succession d'épreuves très variées permet de déverrouiller des défis supplémentaires. De New-York au NurburgRing, on devra réaliser des chronos, passer devant un radar, réaliser des drifts ou encore passer entre des plots jusqu'à devenir un véritable as du volant. La diversité et le rythme des défis sont remarquables. Les concepteurs ont alterné les séquences de course et de défis pour briser la monotonie habituelle des jeux de courses. Du coup, on a moins l'impression de faire toujours la même chose. L'autre bonne idée, c'est d'offrir la possibilité de choisir son niveau de difficulté avant chaque épreuve mais en affichant le niveau à atteindre et la récompense qui en découle. Ainsi, on évite la frustration de l'échec récurrent sur certaines épreuves et on motive également les joueurs à progresser pour obtenir plus d'argent.

Tout se paye un jour

Tout ce qui brille n'est pas or !

L'argent est au cœur même du jeu. Pour gagner des "Kudos", monnaie du jeu, il va falloir passer des épreuves et gagner des courses. Et il va falloir le faire avec style. Ici, on applique la politique du "risk = Reward" : plus le conducteur réalise d'acrobaties, plus la jauge de Kudos grimpe. Inversement, chaque erreur sera sanctionnée par une ponction dans ce même compteur. Ce principe motive à tenter les choses les plus audacieuses pour acquérir la richesse. Car voilà, les Kudos vont permettre de s'offrir toutes les voitures qui hantent nos rêves les plus fous. On a un choix colossal parmi toutes les plus grandes marques automobiles et ce, dans presque tous les coloris. Pour stocker ces voitures, on nous propose des garages. On peut y venir admirer nos belles acquisitions et les prendre en photo. C'est l'une des grandes nouveauté. Les modèles étant magnifiques, les développeurs ont proposé un mode de déplacement FPS pour déambuler librement autour de ses véhicules et s'extasier devant leur travail. Comme vous l'aurez bien compris Project Gotham Racing 3 est beau, mais tant de beauté a un prix.
Les Plus
  • Le nombre de voitures
  • La modélisation
  • Les effets de lumières
Les Moins
  • Le manque de rythme dans les courses
Résultat

Techniquement irréprochable, le produit ne souffre d'aucun ralentissement. La task-list des effets spéciaux, modes de jeux et meta-option est parfaitement remplie. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant du gameplay. Les sensations sont un peu bridées par le fait que l'on se retrouve souvent seul en tête de course ou bien seul loin derrière. Cela entraîne un manque de référentiel dans le ressenti de la vitesse. Les déformations bien jolies n'influencent en rien la conduite qui n'est ni intuitive ni très réaliste. Finalement, passé l'émerveillement, on découvre un jeu qui surfe entre deux tendances. Coincé entre Gran turismo et Need for speed Underground, Project Gotham Racing 3 a du mal à trouver sa place. Ni technique dans son pilotage, ni poussé dans ses options d'optimisation mécanique, il risque de décevoir les fans de Gran turismo habitués à la précision et à la simulation. Ni intuitif dans sa conduite, ni généreux dans la customisation de la voiture, il rebutera les amoureux du tunning à la Need for speed Underground qui ne pourront choisir que l'option framboise écrasée ou vert amande pilée. Les circuits sont citadins mais ressemblent à des tracés de courses de formule 1 et certains puristes iront jusqu'à dire qu'il manque la possibilité de jouer avec des véhicules de petites catégories. Malgré cela, si vous êtes un joueur occasionnel de jeu de voiture, que vous n'êtes ni intégriste du piston 16 soupapes, ni possesseur d'autocollants The Jacky touch' à l'arrière de votre fuego sport, alors Project Gotham Racing 3 vous amusera peut être quelque temps. De même, si vous souhaitez en mettre plein la vue à vos amis restés sur leurs consoles old-gen, c'est le jeu qu'il vous faut.

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