Test | Batman Begins : une souris pas si chauve
29 juil. 2005

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Batman Begins

Tiens ? Encore une nouvelle adaptation qui sort conjointement avec le film dont elle est le pendant vidéoludique. Alors même qu'on a toujours en mémoire un Catwoman plutôt moyen, pour ne pas dire médiocre, Electronic Arts récidive avec ce Batman Begins multi-plateformes dont on n'espérait donc pas grand chose. La surprise en est d'autant plus agréable.

Batman reborned

Ce n'est pas la première fois que l'on peut retrouver Batman dans un jeu vidéo. Et, jusqu'à présent, ses exploits sur nos écrans de jeux n'ont jamais été très impressionnants. A tel point que ce nouveau Batman, annoncé comme un renouveau de la série, débarque sans qu'on soit préparé à accueillir un jeu qui tienne aussi bien la route. Oui, Batman Begins est un jeu très convenable. D'abord parce que l'atmosphère du film – l'une de ses principales qualités – y est fidèlement retranscrit. Ensuite, parce son gameplay dispose de petites astuces qui, à défaut d'être originales, lui confèrent un plaisir de jeu certain.

Batman, fais moi peur

Bien plus docile une fois à terre

La progression de Batman Begins repose sur un concept simple : moins on est vu, plus on est craint. Et plus on est efficace. Sans être aussi pointu que peut l'être celle d'un Splinter Cell, l'aspect infiltration développée ici est intéressante. D'ailleurs, Batman a beau être un super-héros, il n'en reste pas moins mortel. Ainsi, contrairement à un Superman (ou un Clark Kent pour les plus jeunes d'entre nous), il est très sensible aux balles et une rafale malencontreuse aura vite fait de l'envoyer sucrer les fraises. Si bien qu'à chaque fois qu'il rencontre un ennemi, il doit d'abord l'effrayer en utilisant les éléments du décor. Faire exploser çi, faire tomber ça, tous les moyens sont bons pour désarmer l'adversaire – au sens propre comme au figuré – en lui affolant le trouillomètre.

Plus persuasif que Navaro

Il a les moyens de vous faire parler

Une fois l'attaque surprise effectuée, et quelques coups échangés (combats à mains nues appuyés par quelques gadgets comme des grenades aveuglantes et des fumigènes), il arrive qu'une petite séance d'interrogatoire intervienne afin d'obtenir des indices pour la suite de l'aventure. Interroger un ennemi en le tenant à bout de bras et en le forçant à parler reste en pratique plutôt gadget (il s'agit d'appuyer sur une touche pour faire défiler les questions-réponses) mais permet au moins d'apporter un poil de profondeur à la progression. Ça donnerait presque l'impression au joueur de contrôler le scénario. Déjà vu mais toujours aussi astucieux.

Une batmobile intérieur chrome

Tu montes dans ma batmobile chéri ?

En plus des séances de combats et de plates-formes (auquel un level design étudié donnera une certaine allure), Batman Begins propose la conduite de la célèbre... batmobile. Ce véhicule – redesigné façon "gros pneus" par rapport aux précédents épisodes – intervient à deux reprises, soit deux courses poursuite de plutôt bonne facture, avec leur lot de sauts, de temps-limité et de bonus à récupérer. Une fois le jeu terminé, vous aurez d'ailleurs l'occasion de rejouer à ces séquences car elles seront devenues directement accessibles par le menu général. A vous les joies des rues de Gotham City à 200 km/h. Il s'agit d'ailleurs de la seule liberté que se sont accordés les développeurs par rapport au film qui ne contient pas ces passages là.
Les Plus
  • L'exploitation de la peur
  • L'ambiance du film fidèlement retranscrite
  • Des niveaux bien conçus
Les Moins
  • Des boss pas vraiment effrayants
  • Un challenge général assez mou
Résultat

Une fois n'est pas coutume, cette adaptation n'a été développée ni à la va-vite pour être prête à la sortie du film, ni avec les pieds. On y trouve suffisamment d'éléments intéressants (exploitation de la peur des ennemis, système de combats simple et efficace, environnements variés) pour qu'elle soit une bonne continuation du film. Car, oui, elle est à tel point fidèle au film qu'il est recommandé de ne pas y jouer avant de l'avoir vu – si on souhaite le voir bien entendu – de manière à préserver l'effet de surprise. Même détaché de son pendant cinématographique, Batman Begins reste un jeu auquel on jouera avec plaisir. Ça ne durera pas longtemps (les niveaux sont courts et la difficulté peu élevée) et le manque général d'innovations ne marquera clairement pas les esprits mais, sur l'instant, l'objectif ludique aura été rempli. Que demander de plus ?

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