Test | Screamride
11 mars 2015

Le plein de sensations fortes

Testé par sur
Screamride

Screamride part d'une idée originale : vous faire parcourir des montagnes russes comme si vous y étiez. Avec sont univers futuriste et son gameplay principalement centré sur le pilotage, cette exclusivité Microsoft a le mérite d'apporter une vision atypique du grand huit. Le temps de Theme Park est décidément bien loin.

Le principe

Screamride propose un mode Carrière faisant avant tout office de didacticiel et regroupant trois disciplines. La principale est sans conteste le pilotage. Ces épreuves vous placent aux commandes d'une nacelle que vous pilotez. Bien que les premières épreuves soient simples, de nombreuses subtilités font peu à peu leur apparition. Obstacles présents sur les voies, sauts nécessitant une bonne réception, possibilité de rouler sur deux roues, portions vous permettant d'engranger du boost... mis bout à bout, ces éléments de gameplay font de Screamride un vrai jeu de névrosé, uniquement basé sur la performance et le speed. Si le pilote que vous représentez est censé faire crier les passagers, il va de soi que c'est également un moyen pour vous de faire votre propre plein de sensations fortes. Un constat surtout valable pour la deuxième moitié des circuits, riches en vitesse et en mécaniques de jeu.

Mais le mode Carrière ne se limite pas à ces épreuves. Ainsi, le titre possède deux modes supplémentaires, dont un pouvant être qualifié de mode "annexe". Ce dernier est basé sur la destruction : une nacelle virevolte et vous devez régler la puissance du lancer pour l'envoyer détruire des décors. Une version alternative consiste à débuter sur un rail puis à faire foncer/planer le wagon en direction des bâtiments. Évidemment, qu'importe la variante, l'important est de faire un max de dégâts et les quelques équipements bonus (radars permettant de rediriger la nacelle, bidons explosifs, anneaux accélérateurs, rebonds, etc.) ne sont pas de trop pour parvenir à vos fins. Toutefois, si elle a le mérite d'être présente, cette épreuve s'apparente surtout à un mini-jeu vous permettant de faire une pause entre deux vertiges inhérents au pilotage.
Une carrière à l'allure de didacticiel

Le multi

Il est possible de faire des super-départs pour gagner du boost.

Enfin, le mode Carrière vous initie aussi à la construction. Un point important puisque c'est sur cet éditeur que se base le pan communautaire de Screamride (intitulé Sandbox). Ainsi, le jeu est un rêve de gosse pragmatique : vous construisez votre grand huit, mais en ayant le loisir de l'essayer et de le partager. C'est peut-être l'occasion de regretter le côté un peu austère du titre sur le plan esthétique, le parti pris futuriste rognant un peu l'amusement lié à ce rêve d'enfant (on est loin des parcs d'attractions et de la barbe à papa !). De même, les couleurs sont assez ternes et des environnements plus variés et chatoyants auraient été bienvenus. Ceci dit, l'éditeur reste surprenant de simplicité et est plutôt intuitif, chaque portion de rail s'orientant en toute simplicité avec le stick gauche.
Un socle solide

Pour qui ?

Des décors à la mise en place des rails, l'éditeur est très réussi.

Si vous ne jurez que par la scénarisation ou les jeux de sport en confrontation direct, Screamride n'est pas fait pour vous. Ici, les maîtres mots sont "performance" et "névrose". Ce n'est pas un défaut mais simplement un parti pris dont il faut avoir conscience. Le mode Carrière se résume à recommencer les mêmes niveaux plusieurs fois pour obtenir le nombre de badges adéquat pour progresser. Screamride – dans ses épreuves de pilotage – se résume à un contre-la-montre donnant le vertige. Évidemment, la possibilité de confectionner ses propres montagnes russes et de les partager ajoute du sel à l'expérience.
Les malades du chrono

L'anecdote

Il faut parfois savoir tourner ou freiner pour éviter de dérailler.

Screamride peut être fatigant. Relativement dépourvu de temps de chargement, le jeu favorise les syndromes "mieux vaut recommencer" et "une petite dernière pour la route". Avec ses circuits tortueux et une fois le gameplay complètement assimilé, vous avez tendance à prendre des risques pas toujours mesurés. Gare à vous, car à force d'addiction et de vitesse, vous n'êtes pas à l'abri d'avoir quelques maux de crâne. À moins de faire un détour par l'éditeur de parcours, Screamride n'est pas le genre de jeu auquel vous jouerez deux heures d'affilées.
Attention au mal de tête
Les Plus
  • La sensation de vertige, une promesse tenue
  • Un pilotage plus subtil qu'il en a l'air
  • Les épreuves chamboule-tout, un sas de décompression bienvenu
  • L'éditeur, simple et complet
  • L'aspect communautaire
  • Le mode Carrière, un tuto quand même bien fait
Les Moins
  • Graphiquement, le jeu n'impressionne pas
  • Visuellement plutôt austère
  • Presque uniquement basé sur le score/le chrono
  • Le mode Carrière, un simple tuto déguisé
Résultat

Bien qu'assez redondant et limité lorsque l'on se borne à son mode Carrière, Screamride voit sa durée de vie gonfler en fonction de votre propension à vous pencher sur son aspect communautaire. Ajoutez à cela des sensations de pilotage bien présentes – et qui donneraient presque la nausée – et vous obtenez un jeu tout de même singulier. Pas forcément le hit du siècle, la faute à une esthétique peu engageante et un mode solo rébarbatif, mais un titre qui conviendra à certains joueurs en quête de concepts étranges. Ces derniers apprécieront sûrement de se faire une petite partie de temps en temps.

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