Test | Grand Theft Auto V
15 janv. 2015

Pourquoi y (re)jouer sur next gen

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Grand Theft Auto V

Il y a un an, notre test de GTA V laissait ressentir une impression mitigée. Si cette version remasterisée apporte des améliorations essentiellement cosmétiques, nous avons replongé tête baissée dans Los Santos pour n'en ressortir que les yeux emplis d'étoiles. Car oui, Grand Theft Auto V Next Gen mérite franchement le détour.

Pour l'histoire

Ce n'est pas un, mais trois personnages que vous incarnez. Un braqueur rangé depuis le casse de trop, richement protégé par le FIB (le FBI local) et au bord de la dépression ; son ex-associé qui le croit mort depuis, psychopathe tendance redneck, qui cherche à contrôler le vaste désert avec son réseau de drogue ; et un jeune voyou en devenir mais au bon fond, spécialisé dans le vol de voiture et les guerres de gangs. Vous les incarnez à tour de rôle, chacun gérant ses affaires puis se croisant de temps en temps, pour finalement réaliser des missions ensemble, vous faisant passer d'un personnage à l'autre en plein assaut. Mais difficile de résumer en quelques lignes les innombrables histoires parallèles de chacun, en plus du fil rouge scénaristique proche d'un film hollywoodien. En entrant dans le jeu, vous mettez le doigt puis le bras dans un univers riche, doté de nombreux événements uniques, vous faisant rencontrer des personnages que vous choisirez d'aider ou non. Faire une incursion dans Los Santos, c'est découvrir une ville qui palpite et où il se passe toujours quelque chose, avec ou sans vous. Peu de jeux peuvent en promettre autant.
Les 3 caballeros

Pour le graphisme

Los Santos, vous l'aurez compris, s'inspire très amplement de Los Angeles, en Californie. Décors reproduits à l'identique, topographie commune, la ville créée par Rockstar regorge de clins d'œil et de détails. Que ce soient les enseignes de restaurants qui sont détournées ou les quartiers reproduits – avec des bâtiments à l'identique –, si vous avez déjà déambulé dans la ville vous reconnaîtrez immanquablement des points de vue. A minima la célèbre promenade de Venice Beach, où vous pourrez faire du jogging ou du vélo. Mais aussi observer des promeneurs plus nombreux, des vendeurs, plus loin entrer dans une voiture et foncer vers le centre ville, dans une circulation plus dense que sur les versions PS3 et Xbox 360. Et surtout, faire tout cela en vue subjective. Non, GTA ne devient pas vraiment un FPS, même si tout s'y prête. Il s'agit plutôt d'envisager cette nouvelle vue comme une immersion encore plus forte, dans un environnement visuellement extrêmement riche. La version précédente était à tomber, celle-ci place la barre nettement plus haut. La différence est flagrante : les textures plus fines, les détails nombreux, les expressions faciales plus poussées... À bord des véhicules, l'ensemble du tableau de bord est représenté et fonctionnel. De la station de radio aux nombres de tours du moteur qui vous chatouillent les yeux, vous prenez plaisir à rouler sans but, en observant les rue défiler. Seul regret : les rétroviseurs sont restés flous.

Cette vue à la première personne implique des détails qui semblent évidents, comme voir le monde légèrement fumé à travers les lunettes teintées du personnage. Ou que les cris apeurés des passants soient plus étouffés lorsque vous portez votre casque de moto. Le champ de vision est ajustable dans les paramètres, ce qui autorise une vue avec un angle quasiment aussi large qu'hors écran. Les combats deviennent un peu plus épiques : pas évident de prime abord d'asséner des coups de poing sans voir ses bras, mais vous vous y faites rapidement. De même, avec une faune et une flore plus variées, une ville nettement plus détaillée, vous aurez souvent envie de vous arrêter et juste observer...
Et vous pensiez qu'il était beau sur PS3 / X360 ?

Pour le principe

#selfie #thug #coucou

Rockstar a imposé le concept de jeu ouvert et ne compte pas l'abandonner si facilement, n'en déplaise aux nombreux studios qui s'y sont essayés sans jamais l'égaler. Passons le nombre de véhicules que vous pouvez emprunter et conduire, ou encore la diversité des environnements vous faisant traverser des ambiances radicalement différentes. Le principe du jeu reste avant tout de faire progresser votre personnage au travers de missions liées au scénario ou secondaires. Vous pouvez ainsi développer votre petite entreprise en achetant des bars, cinémas et autres lieux de divertissement, vous apportant régulièrement un revenu. Mais cela ne suffit pas : ils seront parfois attaqués, ou auront besoin de stock. Vous recevez un SMS du gérant et à vous de rappliquer fissa pour sauver votre commerce. Trevor gère quant à lui son réseau de drogue, lui permettant de passer du temps dans les airs à bord de son petit avion pour faire des livraison, ou récupérer des colis dans le désert à bord d'un buggy. Chaque personnage ayant son environnement familial ou business, vous interagissez avec eux au fil du temps, déclenchant des missions allant du règlement de comptes ou les petits deals de drogue de Franklin en passant par une course de vélo entre Michael et son fils, avant de sauver sa fille d'un plateau de téléréalité. Ce ne sont que des exemples parmi des dizaines, qui contribuent à dessiner les traits de nos trois héros aux profils différents mais complémentaires.

C'est justement dans les missions principales que leur union s'avère explosive. Après quelques missions de mise en place, celles qui font la force du titre apparaissent enfin : les casses. Lester, un vieil ami de Michael, est le cerveau derrière chaque mission. Il met en place deux approches : une furtive, et une plus directe. Après des repérages minutieux des lieux et un briefing en bonne et due forme, vous choisissez celle qui vous séduit le plus : pour braquer cette bijouterie, gaz lacrymogène ou fusils d'assaut ? Pendant l'opération, vous devrez suivre à la lettre le plan sous peine de tomber aux mains de la police, qui fait son boulot mais reste relativement facile à semer. Selon le moment de la mission, vous passez d'un personnage à l'autre. Alors que vous enlevez votre cible avec Michael accroché à un hélicoptère, vous basculez ensuite aux commandes de ce dernier avec Trevor pour quitter la zone. Pendant ce temps, Franklin est posté sur un toit avec un fusil sniper, que vous emploierez pour tirer sur les poursuivants.
Vous tirez les ficelles

Pour le multi

L'ambiance nocturne dans un bar du désert n'a rien à envier aux lieux les plus branchés

Si vous aviez exploré le multijoueur dans la précédente version, vous retrouverez votre progression dans Grand Theft Auto V Next Gen. Et comme Rockstar est sympa, vous pouvez même changer l'allure de votre personnage. Le mode multijoueur n'est pas le mode de jeu le plus intéressant en l'état, même si sur le papier il regorge de promesses : défis, casses, courses, combats, le tout dans l'environnement de Los Santos. Les missions en ligne sont réparties sur la carte ; vous devez soit accepter une invitation soit vous rendre à un lieu de mission pour en déclencher une et inviter les joueurs qui se trouvent dans la même session que vous. Problème : vous passez plus de temps à rejoindre ou déclencher une partie à plusieurs qu'à véritablement jouer. Le délai est long, les joueurs ignorent royalement vos requêtes une fois sur deux, il est difficile de se coordonner uniquement par boutons dans un menu. Mais une fois dedans, vous ne quittez pas facilement la session. Sauf par ennui, car toutes les missions ne se valent pas. Les parties de deathmatch en équipe par exemple ne sont pas des plus excitantes, quand on sait que la maniabilité des armes dans la durée n'est pas le point fort de GTA. On est très loin d'un Battlefield. Cependant, les possibilités sont infinies. En plus des missions créées par Rockstar, les joueurs peuvent soumettre les leurs et créer ainsi un catalogue de missions riches et variées. Mieux vaut éviter d'y joueur seul, pour plutôt rejoindre une équipe afin d'en profiter au maximum.
Un nouveau monde qui s'ouvre à vous
Les Plus
  • Le retravail graphique complet
  • L'ambiance musicale augmentée
  • La vue à la première personne, une expérience radicalement différente
  • La richesse des missions
  • Les activités annexes en marge du jeu
Les Moins
  • Le multi n'est pas si facilement accessible
  • On roule parfois un peu trop avant de déclencher une mission
Résultat

Même si vous avez bouclé l'aventure solo sur PS3 ou Xbox 360, ça sera un régal que de recommencer sur next gen. Visuellement bien au-dessus (même s'il y a encore beaucoup de possibilités pour faire mieux), doté de nouvelles activités annexes (enquêtes, missions, courses), Grand Theft Auto V Next Gen a tout pour séduire les nouveaux joueurs comme les anciens. C'est le passage à la première personne qui marque le plus, permettant d'observer une multitude de détails visuels qui semblent naturellement implémentés dans le jeu. À tel point que rallumer la PS3 pour se remémorer le jeu dans sa version d'origine fait l'état d'un choc. Comment a-t-on pu trouver il y a quelques mois ce jeu si beau ?

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