Test | Wastleland 2
15 oct. 2014

Vous reprendrez bien un peu de désert ?

Testé par sur
Wasteland 2

L'avantage des jeux kickstartés est que les introductions s'écrivent toutes seules. Il suffit de sortir le nom du jeu (Wasteland 2), de dire qu'il s'agit d'un RPG copiant les vieilles formules des premiers Fallout et qu'il a levé plus de deux millions de dollars. Puis, le paragraphe se termine par une superbe formule telle que : "crowdfunding, révolution ou arnaque ?". Quoi, vous voulez un vrai test ?

L'histoire

Wasteland 2 est la suite directe de l'un des premiers succès d'Interplay à la fin de années 1980. Jeu de rôle utilisant le moteur du bien connu The Bard's Tale, ce dernier vous plaçait à la tête de quatre soldats tentant de remettre de l'ordre dans un Arizona post-apocalyptique. Au programme, désert radioactif, mutants en tout genre, locaux particulièrement tarés et robots tendance politique Skynet. Beaucoup de joueurs apprécièrent la balade concoctée par Brian Fargo et certains finirent même par créer une suite spirituelle : Fallout. Mais ceci est une autre histoire. Prolepse fin 2012, Brian Fargo, maintenant à la tête d'Inxile, tente l'aventure Kickstarter dans le sillage de Tim Schaefer avec Wasteland 2. L'idée est simple : le même en mieux. Pari tenu haut la main avec plus de deux millions de dollars dans les caisses. Après avoir pris un peu de retard, le titre débarque deux ans plus tard.

La suite nous plonge vingt ans plus tard, dans la peau de nouvelles recrues parmi les "Desert Rangers". Sous les ordres du général Vargas (le protagoniste de Wasteland), vous allez tenter de protéger les habitants de l'Arizona des diverses menaces qui agitent la région : pillards, prédicateurs fous et horreurs biologiques. Surprise de taille, arrivé à mi-parcours, il est possible d'aller explorer la Californie et donc de passer des tons ocres du désert à la verdure luxuriante de la côte ouest. Si l'histoire met un peu de temps à décoller, l'écriture, aussi bien des dialogues que des quêtes, est foutrement bien pensée. Du texte, il y en aura d'ailleurs beaucoup et ça tombe bien car il s'agit de la principale qualité du titre. Bien que très proche des deux premiers Fallout, Wasteland 2 possède un ton unique combinant désenchantement permanent pour les apprentis rangers et humour très noir.
La nouvelle génération

Le principe

Parfois, le ton vire au burlesque.

Passons aux chiffres, chaque personnage (quatre à la création et trois autres recrues potentielles) est défini par des attributs et des compétences comme dans... oui, Fallout, vous avez deviné ! Les attributs constituent les statistiques brutes (initiative, points d'action, points de vie, progression de l'expérience) de votre personnage tandis que les compétences déterminent ce qu'il peut accomplir. Il y a des compétences d'arme, de survie, de dialogue, de crochetage, etc. Avec sept personnages, il est facile de couvrir tout le panel que met Wasteland 2 à votre disposition.

Le jeu offre une vue isométrique et deux types de cartes à couvrir. La topographique où vous vous déplacez dans le désert en évitant de mourir de soif ou de radiations et la locale. Cette dernière constitue l'essentiel du jeu et c'est là que vous interagissez avec l'environnement.

Le système de dialogue utilise des mots-clés se débloquant au fur et à mesure de la discussion ou pouvant directement être tapés au clavier. Il est fortement déconseillé de cliquer comme un débile sur tous les mots surlignés sans lire le texte, sous peine de froisser votre interlocuteur. Wasteland 2 est un jeu de rôle à l'ancienne qui punit brutalement toute action stupide. Trois compétences de dialogues sont présentes pour vous ouvrir de nouvelles voies aux résultats variés : faire le malin, serrer les dents ou lécher les bottes. Bon, je sais que la diplomatie n'est pas votre fort mais rassurez-vous le combat est aussi omniprésent.

Inxile a adopté le système du dernier XCOM : Enemy Unknown avec l'utilisation des couvertures pour se protéger et des positions tactiques pour retarder ses tirs. Le tout fonctionne bien, voire très bien. Avoir beaucoup de nombre d'actions n'a aucune importance sans une haute initiative, ce qui rend les affrontements plus dynamiques que dans Fallout. De même, ce n'est pas la taille des armes qui compte mais la manière dont vous vous en servez. Les armes énergétiques sont lentes mais ne s'enrayent jamais, les pistolets rapides mais généralement peu efficaces, les fusils sont équilibrés, etc. Hélas, après les cinquante premières rencontres, les combats deviennent un peu ronflants. Notez toutefois que les attaques de zone, comme les grenades, sont monstrueuses et peuvent tuer votre groupe en deux, trois tours.
Les guerriers de la route

Pour qui ?

Beaucoup de verdure dans ce nouvel épisode.

Pour les amateurs de jeux de rôle à l'ancienne, Wasteland 2 est une véritable bénédiction. Qu'il soit question des dialogues, des descriptions, de la conception de l'univers, tout est d'excellente facture et ravira le rôliste. S'ajoute à cela une ambiance du tonnerre, notamment grâce à la bande-son orgasmique de Mark Morgan. Les amateurs de beaux graphismes opteront plutôt pour le suicide car l'utilisation de Unity est particulièrement laide, voire hideuse.
Irradiés de bonheur

L'anecdote

Les combats reprennent l'essence du nouvel XCOM.

Amateurs de réparation artisanale, vous serez comblé d'apprendre que de mystérieux grille-pains ont été disséminés dans le futur post-apocalyptique de Wasteland 2. Une compétence est d'ailleurs dédiée à leur réparation et qui sait, peut-être y trouverez vous des objets surpuissants ?
Le petit grille-pain radioactif
Les Plus
  • Une écriture au top
  • Des quêtes originales et bien conçues
  • Un univers qui tire son épingle du jeu
  • La musique de Mark Morgan
  • Une durée de vie consistante
Les Moins
  • Des environnements interactifs chagrins
  • Le système de combat un peu ronflant
Résultat

Là où l'on pouvait s'attendre à un titre bâcle, Wasteland 2 s'avère être une excellente surprise pour le fan de jeu de rôle à l'ancienne. Bien écrit et laissant toute latitude au joueur dans sa progression, il réussit également à se démarquer de l'ombre encombrante de Fallout. Le rendu graphique ne vous fera pas sauter au plafond mais tout le reste est magistral et c'est bien ce qui compte.

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