Test | Call of Juarez : Gunslinger
30 mai 2013

La légende de l'Ouest revisitée par l'Est

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Call of Juarez : Gunslinger
  • Éditeur Ubisoft
  • Développeur Techland
  • Sortie initiale 22 mai 2013
  • Genre First Person Shooter

Après le très décevant Call of Juarez : The Cartel, Techland se devait de redorer le blason de sa licence. C'est ainsi que Gunslinger reprend la droite lignée des deux premiers volets en arborant le même contexte, le vrai Far West. Le studio accouche d'un FPS ultra nerveux à la narration originale soufflant comme un vent de fraîcheur sur les plaines du genre.

L'histoire

Nous sommes en 1910, un vieux cowboy arrive en ville sur son cheval. Il franchit le portique d'un saloon, s'installe à une table et conte ses aventures aux quelques personnes présentes dans l'établissement. Il se nomme Silas Greaves, c'est le personnage que vous incarnerez tout au long du jeu. Ce hors-la-loi devenu chasseur de prime raconte, non sans approximation, sa traque grandiloquente des plus grands bandits que l'Ouest n'ait jamais connu : Billy The Kid, les frères Dalton, Jesse James, etc. Les niveaux construits en flashback sont séparés par de splendides illustrations relatant les événements présent se déroulant dans le saloon. Il faut le préciser, aucune cinématique ne se déclenche pendant que vous jouez : Silas commente ses faits et gestes par le biais d'une voix-over. Les personnages autour de la table interviennent également pour corriger le "héros". En effet, il lui arrive de se tromper, de fabuler et cela affecte directement la partie modifiant ainsi le type d'ennemis, le décor, les chemins accessibles ou le temps et jusqu'à la quantité de balles présente dans vos chargeurs.
Un dieu parmi les hommes

Le principe

Cet endroit regorge d'indiens prêts à vous faire la peau

Frénétique. Voilà l'adjectif qui sied parfaitement au gameplay de ce Call of Juarez. Si vous trouviez les deux premiers volets de la série nerveux, vous n'avez encore rien vu. Vous retrouvez tout ce qui fait le sel de la licence débarrassée du superflu. Vous disposez toujours de quatre types d'armes : les revolvers, les fusils, les calibres de chasse ainsi que de la dynamite. En remplissant la jauge de concentration, vous pouvez déclencher un ralenti salutaire pour abattre vos adversaires en surnombre. Un arbre de compétences est également présent vous octroyant des capacités supplémentaires tels que recharger plus vite en martelant une touche ou améliorer vos pétoires. Les niveaux, assez courts soit dit en passant, se terminent pratiquement toujours de la même manière, c'est à dire par un duel avec le bandido que vous traquez. Pendant cette phase, vous devez à la fois diriger votre curseur sur l'adversaire et garder votre main au dessus de votre revolver, ce qui vous permet de dégainer plus rapidement. Le jeu se montre clairement orienté vers le scoring : la nervosité du gameplay, l'absence de cinématiques et les ennemis très peu intelligents y concourent. Vous voyez également les points d'expérience qui représentent votre score s'afficher au dessus de la tête des cowboys éliminés. Pour bien asseoir votre statut de légende de l'Ouest, deux autres modes sont disponibles sous les doux nom d'arcade et de duel. Ils vous proposent de combattre dans les environnements visités lors du mode histoire avec une seule vie et un type d'équipement choisi au préalable.
Téquila, guarana et pluie de balles

Pour qui ?

Voici la branche pistolero de l'arbre de compétences

Call of juarez est l'une des seules séries de jeu de tir à la première personne se déroulant dans un univers Western. Donc, si vous êtes en manque de stetson, de colt et de fusillades épiques ce jeu est fait pour vous. La narration dictée par le personnage principal rappelle fortement les biographies des légendes de l'Ouest entamées à la fin du XIXe siècle, chose que l'on peut voir au cinéma dans Impitoyable ou Little Big Man. Malheureusement, l'aventure est courte, à peine plus longue que Les Portes du Paradis dans sa version Director's cut : environ quatre heures. Pour vous consoler, vous pouvez toujours ramasser les secrets cachés dans les niveaux. En revanche, les amateur de scoring seront aux anges : le système de score est bien équilibré et addictif. Adepte du mode arcade, vous ne verrez pas le temps passer.
Scoring machine

L'anecdote

Les pépites de vérité donnent des informations sur les personnages historiques

Les secrets cachés dans les niveaux donnent accès à de nombreuses anecdotes sur les personnages, objets et lieux qui ont forgés la réputation de l'Ouest américain du XIXe siècle. Ces informations s'avèrent suffisamment bien documentées pour contenter les amoureux d'Histoire avec en prime des photographies d'époque à la clé. Cette fonctionnalité implantée par les développeurs démontre leur goût pour cette époque qui s'inscrit parfaitement dans la logique du scénario, vous offrant un contenu véritablement cohérent.
Apprendre en jouant
Les Plus
  • Gameplay ultra nerveux...
  • Ambiance et scénario léchés
  • Cel shading de qualité
  • Un système de score bien conçu
  • Une très grande rejouabilité pour les amateurs de scoring
Les Moins
  • ...Trop nerveux ?
  • I.A chair à canons
  • Un vrai manque de lisibilité: il est parfois difficile de suivre les dialogues et jouer en même temps
  • L'absence d'un multijoueur, une véritable déception
Résultat

Nerveux, impitoyable Call of Juarez : Gunslinger ne vous laisse aucun répit. Son gameplay aux allures de rail shooter assumé en vient à rappeler le temps où Sunset Rider régnait dans les salles d'arcade. Les développeurs de chez Techland ont même réussi à adapter leurs talents de narrateur à une jouabilité résolument explosive. Malheureusement, celui qui ne trouve pas son bonheur dans le scoring trouvera l'expérience plus limitée. En outre, l'absence d'un multijoueur déçoit. Dommage qu'Ubisoft n'ait pas donnée entière confiance en son poulain qui rate de peu un succès total.

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